540 €. C’est le prix moyen d’une paire de lunettes complète en France. Face à cette réalité, difficile de ne pas s’interroger : qui paie quoi, et comment s’y retrouver dans la jungle des remboursements optiques ? Si l’assurance maladie prend en charge une partie de la facture, le reste à payer peut faire grincer des dents. Depuis la réforme « 100 % santé » déployée en 2020, il existe pourtant des solutions concrètes pour alléger la note. Avant de franchir la porte d’un opticien, mieux vaut donc comprendre les règles du jeu et anticiper les démarches. Voici ce qu’il faut savoir pour naviguer sans faux pas dans le labyrinthe du remboursement optique.
Plan de l'article
Entre myopie, astigmatisme, hypermétropie et presbytie, les lunettes s’imposent à beaucoup, mais leur prix se rappelle souvent à notre portefeuille. Pour soulager la facture, la Sécurité sociale prend en charge une partie des dépenses, et depuis l’arrivée de la réforme « 100 % santé », l’accès à des lunettes devient plus simple à financer. Depuis janvier 2020, chaque assuré peut profiter d’une offre dite « 100 % santé » chez l’opticien : il s’agit d’un assortiment de montures et de verres, dont le remboursement peut être total si l’on combine l’assurance maladie et la complémentaire santé.
La réforme optique « 100 % santé » : ce qui change concrètement
La réforme a instauré deux niveaux d’équipements, à bien distinguer pour comprendre le mécanisme :
- Panier A : l’offre remboursée intégralement, aussi appelée « 100 % santé » ;
- Panier B : une sélection d’équipements à prix libres, hors du dispositif « 100 % santé ».
Pour y voir clair sur le contenu du panier A, voici les caractéristiques essentielles à connaître :
Les montures du panier A respectent les normes européennes et leur prix ne peut dépasser 30 €. L’opticien doit présenter au moins 17 références adultes en deux coloris, et proposer aussi un choix élargi pour les enfants. Du côté des verres, la qualité est au rendez-vous :
- Trois catégories de verres possibles ;
- Respect de critères exigeants de résistance et de qualité optique ;
- Traitement anti-rayures et anti-UV inclus de base ;
- Traitement antireflet systématique ;
- Contrôle de l’indice de réfraction.
Les prix de ces produits sont encadrés, ce qui permet une augmentation du remboursement et garantit un niveau d’équipement convenable, sans explosion du reste à payer.
Le panier B, lui, s’émancipe de toute réglementation tarifaire. Le prix s’adapte à la marque et au modèle choisi, mais la prise en charge de la complémentaire santé sur la monture est plafonnée et celle de la Sécurité sociale reste faible sur les verres, justement pour encourager l’option du panier A.
Remboursement optique : avant et après la réforme
Passons à un exemple concret : une personne cherchant à corriger la presbytie.
Avant 2020 : une paire de lunettes avec monture et verres à 540 € était remboursée à hauteur de 420 € par la Sécurité sociale et la mutuelle. Au final, l’assuré prenait 120 € à sa charge.
Depuis la nouvelle donne : en sélectionnant une offre du panier 100 % santé (monture et verres à 210 €), tout est remboursé, sans reste à payer pour l’assuré.
À noter : il est possible d’associer des verres d’une classe à une monture d’une autre, mais pas de panacher deux classes différentes pour les verres.
Remboursement des lentilles de contact : quelles règles ?
Le remboursement ne fonctionne pas de la même façon pour les lentilles. Pour ouvrir droit à une prise en charge par la Sécurité sociale, il faut absolument disposer d’une ordonnance médicale. Le remboursement s’élève alors à 60 % sur une base de 39,48 € par œil et par an, calcul effectué sur la date figurant sur la prescription.
Seules certaines situations médicales permettent de bénéficier de ce remboursement. Il s’agit notamment :
- D’astigmatisme irrégulier ;
- De myopie supérieure ou égale à 8 dioptries ;
- De strabisme accommodatif ;
- D’aphakie ;
- D’anisométropie d’au moins 3 dioptries, non compensée par des lunettes ;
- De kératocône.
Pour prendre en charge ce qu’il reste, la complémentaire santé peut compléter la somme accordée par la Sécurité sociale. Vérifier les conditions de votre contrat reste donc une étape clé.
Calcul du remboursement de la mutuelle optique : comment s’y retrouver
À l’issue du parcours de soins, entre le spécialiste de la vue et l’opticien, la facture grimpe vite, alors que la sécurité sociale couvre souvent une faible part. C’est là qu’intervient la mutuelle santé, avec la possibilité d’améliorer sensiblement le remboursement des lunettes ou des lentilles.
Comprendre les grilles tarifaires des mutuelles et leurs méthodes de calcul n’a rien de spontané. Très souvent, les complémentaires utilisent l’une de ces deux approches :
- Remboursement basé sur un pourcentage
- Montant forfaitaire annuel
Avec la formule au pourcentage, la mutuelle applique un taux (par exemple 100 %, 200 %, voire 300 %) à la base de remboursement de la Sécurité sociale. Plus ce pourcentage grimpe, plus la prise en charge se rapproche du prix réel payé chez l’opticien. Mais un taux de 100 % ne couvre en réalité que le socle tarifaire de la Sécurité sociale, bien inférieur au coût du marché.
Certaines mutuelles opèrent au forfait : elles prévoient chaque année un plafond remboursé (par exemple 60 € pour la monture, 100 € pour chaque verre). Ce mode de fonctionnement offre plus de lisibilité, car il permet de connaître le remboursement maximal à l’avance.
Comparer pour bien choisir sa mutuelle optique
Décortiquer les méthodes de calcul ne suffit pas : il est utile de cerner vos besoins réels avant de sélectionner la mutuelle qui vous correspond vraiment, financièrement comme médicalement.
En prenant le temps de comparer les offres sur l’optique, il devient possible de mettre la main sur une couverture solidement adaptée à votre profil. Il suffit parfois de répondre à quelques questions pour obtenir plusieurs devis, personnaliser la recherche, et maximiser le rapport remboursement/prix.
Face à la perspective d’un achat de lunettes ou de lentilles, chaque euro économisé compte. Prendre le temps de s’informer, anticiper le budget et vérifier sa protection santé, c’est déjà voir plus clair, aujourd’hui comme demain.

