Reconstruction après brûlures : les miracles de la chirurgie plastique
Outre les souffrances physiques aiguës qu’elles provoquent, les brûlures laissent des séquelles esthétiques et fonctionnelles. Pendant longtemps, la médecine se révélait impuissante à effacer les stigmates indélébiles laissés par le feu sur la peau. Grâce aux progrès fulgurants de la chirurgie plastique reconstructrice, l’espoir renaît pour les victimes de brûlures.
Plan de l'article
La dévastation causée par les brûlures graves
Les brûlures graves sont des traumatismes physiques et psychologiques dévastateurs. Plusieurs facteurs peuvent en être à l’origine :
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- accident domestique ;
- accident professionnel ;
- acte criminel.
Exposant les tissus internes, les brûlures profondes détruisent la peau sur de grandes surfaces du corps. La prise en charge initiale vise à :
- soulager les douleurs ;
- prévenir les infections ;
- débrider les tissus morts.
Cependant, de nombreuses séquelles restent à traiter. Le Dr Barthelemy propose des interventions chirurgicales pour effacer au mieux les cicatrices.
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La reconstruction chirurgicale étape par étape
La première étape consiste à préparer la surface à reconstruire. Pour les brûlures profondes où aucun derme n’a survécu, le substitut cutané Integra est utilisé. Une fois le néo-derme formé, celui-ci est recouvert d’une greffe de peau prélevée sur le patient lui-même. Pour les brûlures moins vastes, les greffes de peau autologues prélevées sur des zones donneuses suffisent. Il s’agit, notamment :
- des cuisses ;
- des fesses ;
- des jambes.
Des techniques avancées pour les zones sensibles
Les zones du visage et des mains revêtent une importance primordiale, que ce soit pour l’esthétique ou les fonctions vitales comme la préhension. Pour reconstruire ces aires cruciales, les équipes de professionnels ont recours à des techniques de pointe. Lorsque les brûlures sont étendues, les lambeaux cutanés microchirurgicaux permettent de prélever l’ensemble cutanéo-graisseux de façon pédiculée sur d’autres parties du corps :
- peau et tissus sous-jacents ;
- réimplantation avec anastomose vasculaire ;
- résultats proches de la peau d’origine.
Ces lambeaux prélevés sur des zones telles que le cuir chevelu ou le dos offrent un résultat esthétique et sensitif optimal pour le patient. Grâce à ces techniques exigeantes, mais avant-gardistes, la chirurgie plastique redonne toute leur fonctionnalité et leur dignité aux zones du visage et des mains meurtries par les flammes.
Une rééducation longue et complexe
Malgré les progrès techniques, la rééducation est souvent longue, surtout chez les grands brûlés dont les séquelles physiques sont lourdes. Au-delà du soin des cicatrices, le travail consiste à redonner confiance en soi au patient et à lui faire accepter son nouveau corps.
Une référence nationale dans la prise en charge des brûlés
Avec sa longue expérience dans la prise en charge pluridisciplinaire des grands brûlés, le service de chirurgie plastique à Marseille fait figure de référence nationale.
Une organisation pluridisciplinaire pour des patients très atteints
La prise en charge des brûlés nécessite une coordination entre plusieurs spécialités. Outre les chirurgiens plasticiens, d’autres spécialistes sont dédiés à ce service :
- une dizaine d’anesthésistes ;
- d’infirmières spécialisées ;
- de psychologues.
Des kinésithérapeutes et des ergothérapeutes interviennent dès l’hospitalisation pour limiter les raideurs et séquelles motrices. Un accompagnement social et administratif aide à la réinsertion des patients, souvent éloignés du monde du travail pendant plusieurs mois.
Des techniques de pointe pour reconstruire la peau
Le service utilise des techniques pointues telles que l’expansion cutanée, qui permet de prélever de grandes surfaces de peau en gonflant progressivement des implants sous-cutanés. Pour les brûlures du visage, les lambeaux cutanés prélevés sur le cuir chevelu offrent un excellent rapport d’élasticité et de pigmentation. L’utilisation croissante d’imprimantes 3D permet aussi de réaliser des prototypes chirurgicaux personnalisés.
Des étapes multiples vers la guérison
Au-delà de la reconstruction elle-même, de nombreuses interventions sont nécessaires pour traiter les cicatrices, prévenir les raideurs articulaires ou améliorer l’apparence des zones traumatisées. Des coups de bistouri réguliers sont requis sur plusieurs années pour affiner progressivement le résultat. Le Dr Barthelemy souligne qu’il faut en moyenne 5 à 7 opérations par patient brûlé sur 30 à 50% du corps.
Une prise en charge globale du patient brûlé
La brûlure grave n’est pas seulement une affaire de médecine et de chirurgie. Elle est aussi une épreuve psychologique qui fragilise l’estime de soi. L’équipe pluridisciplinaire prend en charge de manière globale la santé mentale du patient :
- des entretiens individuels ;
- des groupes de parole ;
- des ateliers corporels.
Grâce à cette dimension humaine forte, le service marseillais apporte aux grands brûlés bien plus qu’un traitement chirurgical. Il leur redonne confiance en eux pour affronter le regard des autres et se reconstruire aussi dans leur tête.
Des résultats reconnus à l’international
Grâce à son expertise reconnue dans tous les aspects de la reconstruction après brûlures, le service des grands brûlés effectue des missions médicales régulières dans des pays en développement comme le Cambodge ou le Bénin. Ses chirurgiens plasticiens interviennent aussi comme experts auprès de l’organisation mondiale de la santé. Ces actions témoignent de la renommée acquise au fil des années par l’équipe marseillaise.