7 personnes sur 10 de plus de 65 ans voient, un jour ou l’autre, leurs chevilles enfler sans prévenir. Derrière ce chiffre, la réalité d’un symptôme qui dépasse largement le simple inconfort. Gonflement, gêne, parfois douleur : il s’agit rarement d’un détail anodin.
L’accumulation de liquide dans les tissus des membres inférieurs touche plus fréquemment les personnes âgées que les adultes plus jeunes. Une alimentation trop riche en sel, certains traitements médicamenteux ou un manque d’activité physique accentuent ce phénomène. Des maladies chroniques comme l’insuffisance veineuse ou cardiaque figurent aussi parmi les causes majeures.
Le gonflement des chevilles n’est pas un simple désagrément esthétique. Il peut signaler un trouble médical sous-jacent nécessitant une prise en charge adaptée. Diverses solutions existent pour soulager ce symptôme et limiter ses conséquences au quotidien.
Chevilles gonflées en vieillissant : un phénomène fréquent mais souvent sous-estimé
Avec l’âge, le gonflement des chevilles passe souvent inaperçu ou banalisé. Pourtant, cette gêne, accompagnée parfois de pieds enflés ou de jambes lourdes, révèle souvent un dysfonctionnement de la circulation sanguine. Peu à peu, l’œdème s’installe : la rétention d’eau dans les tissus devient visible et persistante.
Le vieillissement du corps ne se limite pas à la fonte musculaire ou à la mobilité qui s’amenuise. Les vaisseaux perdent de leur élasticité, le retour veineux devient moins performant. C’est à ce moment-là que la maladie veineuse chronique s’insinue, parfois sans bruit. Près d’un tiers des personnes de plus de 65 ans finissent par signaler un problème de cheville gonflée ou de gonflement des pieds à la fin de la journée.
Cette gêne n’est pas qu’une question de confort : elle freine les déplacements, rend les activités ordinaires plus difficiles, et encourage l’inactivité. La perte d’autonomie s’installe alors, souvent sans que la personne n’ose en parler à son entourage ou à son médecin. Pourtant, il s’agit d’un signal que le corps adresse, invitant à la vigilance.
Voici les signes qui doivent interpeller :
- Œdème qui débute discrètement, puis devient durable
- Sensation de tension autour de la cheville, parfois accompagnée d’une douleur sourde
- Empreinte du doigt qui persiste après une pression, signe que le liquide s’accumule sous la peau
Il ne faut donc jamais banaliser le gonflement des chevilles en vieillissant. Ce symptôme traduit souvent une altération du retour veineux ou du drainage lymphatique, et peut révéler une pathologie sous-jacente à prendre au sérieux.
Quelles sont les principales causes d’œdème chez les seniors ?
Chez la personne âgée, la cheville gonflée ne se résume pas à une fatalité liée à l’âge. L’insuffisance veineuse figure parmi les causes dominantes : la paroi des vaisseaux sanguins s’affaiblit, le sang stagne davantage dans les membres inférieurs, ce qui favorise la rétention d’eau et le passage du liquide dans les tissus environnants.
L’insuffisance cardiaque joue aussi un rôle notable. Lorsque le cœur s’épuise, il ne parvient plus à faire circuler le sang correctement, d’où cet excès de liquide qui se loge dans les jambes et les pieds. Si la fonction rénale décline, phénomène fréquent à partir de 70 ans, l’élimination du sel et de l’eau ralentit, accentuant encore la rétention hydrique.
La maladie veineuse chronique s’aggrave lorsque la sédentarité s’installe ou que le poids augmente. Le surpoids et le diabète perturbent la microcirculation, accentuant le gonflement. Parfois, d’autres maladies comme l’arthrose ou l’arthrite provoquent des inflammations locales, rendant les articulations douloureuses et gonflées.
Dans certains cas, il faut penser à des causes plus graves : la thrombose veineuse profonde se manifeste par un œdème d’un seul côté, douloureux, parfois rouge. Si ce tableau apparaît, il faut consulter sans délai.
Conseils pratiques pour apaiser et limiter l’enflure au quotidien
Pour limiter la rétention d’eau et optimiser la circulation sanguine, certains gestes du quotidien font la différence. Chaque soir, il suffit de surélever les jambes à l’aide de coussins pour alléger la pression dans les membres inférieurs. Les bas de contention, proposés aujourd’hui dans des modèles variés, restent un allié de choix pour freiner le gonflement des pieds et des chevilles.
Pratiquer une activité physique régulière, même douce, stimule la pompe veineuse : marche, natation, mouvements d’assouplissement… tout compte. Il vaut mieux choisir des chaussures confortables et éviter les talons hauts, qui freinent la circulation et accentuent l’impression de jambes lourdes.
Adopter une alimentation équilibrée contribue aussi à limiter l’enflure. Réduire le sel, privilégier les fruits et légumes riches en eau (concombre, pastèque, agrumes), et boire suffisamment d’eau aident à mieux éliminer les toxines et à fluidifier le sang.
Les massages doux, remontant du pied vers le genou, stimulent le retour veineux. Un bain de pieds tiède agrémenté de sel d’Epsom offre un apaisement ponctuel. Enfin, en phytothérapie, certaines huiles essentielles (vigne rouge, cyprès), utilisées avec avis médical, peuvent compléter la prise en charge pour retrouver des jambes légères.
Quand faut-il consulter un professionnel de santé ?
Si les chevilles restent gonflées sur la durée ou s’accompagnent de douleurs et de rougeur, il est temps de consulter un professionnel de santé. Le médecin généraliste posera les questions nécessaires : l’apparition est-elle rapide après un choc, progressive au fil du temps, associée à une perte d’autonomie ou à une chute récente ?
Certains symptômes doivent déclencher une vigilance particulière :
- Œdème soudain, douloureux, d’un seul côté, qui peut révéler une thrombose veineuse profonde ou une infection
- Gonflement accompagné d’essoufflement, d’une gêne respiratoire nocturne ou d’une prise de poids rapide, signes possibles d’insuffisance cardiaque ou rénale
- Présence de plaies, de fièvre, ou de changement de couleur de la peau
- Gêne à la marche, perte de mobilité ou aggravation rapide de la sensation de jambes lourdes
Selon la situation, le médecin pourra demander des analyses de sang, une imagerie (comme une échographie ou une IRM), ou adresser la personne à un spécialiste (pneumologue, cardiologue, podologue, ou kinésithérapeute pour un drainage). La prise en charge dépendra de la cause : traitements médicamenteux, réadaptation fonctionnelle, parfois chirurgie. Le drainage lymphatique manuel, pratiqué par un kinésithérapeute, soulage certains œdèmes chroniques, notamment pour les patients souffrant de maladie veineuse chronique.
Un suivi régulier permet d’éviter les complications et de préserver l’autonomie des personnes âgées. La vigilance, alliée à quelques ajustements quotidiens, peut transformer le quotidien et redonner de l’assurance à chaque pas.


